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Village Tasga Commune de Tifra

Sidi Aich

Le bidonville de la honte

Les mauvaises langues peuvent dire et redire à loisir que le sort de ces damnés de la terre est dû peut-être au destin, à la volonté divine ou a la malchance une chose reste sûre, c’est que l’insouciance de l’autre, l’inconscience, l’irresponsabilité maladive et la nature diabolique des hommes est pour quelque chose dans ce qui leur arrive.

Au moment où les plus hautes autorité de l’Etat mènent une lutte acharnée pour l’éradication de l’habitat précaire en général et des bidonville en particulier, les habitants de la Cité-des-Oliviers continuent à vivre le calvaire d’un quotidien fait de multiples menaces et souffrances.

Conçue en 1958 par les autorités coloniales comme centre de regroupement des indigènes, cette cité est aujourd’hui dans les mêmes conditions ou pire encore cela plus de 46 ans après l’Indépendance. Depuis donc 1962, les responsables à la tête de l’APC se succèdent, et leurs promesses se ressemblent misérablement. A chaque élection locale, ce quartier devient le lieu de pèlerinage par excellence pour tous les charognards à l’affût d’une place au soleil, vu que son apport en termes de voix et de places sur l’échiquier électoral local reste très important, mais à la fin de chaque campagne électorale, ce quartier retombe très vite dans les bras de l’oubli et déserte la mémoire des nouveaux maîtres de la cité et la dure réalité des promesses sans lendemains s’installe jusqu’à nouvel ordre. “Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour éradiquer ce bidonville, offrir à ces citoyens une vie meilleure et redonner à Sidi Aich son éclat d’antan”, clame pour sa part le nouveau P/APC Kamel Ouzani. Les mauvaises langues peuvent dire et redire à loisir que le sort de ces damnés de la terre est dû peut-être au destin, à la volonté divine ou a la malchance une chose reste sûre, c’est que l’insouciance de l’autre, l’inconscience, l’irresponsabilité maladive et la nature diabolique des hommes est pour quelque chose dans ce qui leur arrive.  Les murs et toitures de ces maisonnettes de fortune faites de tôle et autres matériaux de récupération, n’arrivent plus à protéger leurs occupants qui sont menacés à chaque hiver par les inondations et autres maladies dues au froid glacial et pendant l’été les odeurs nauséabonds, les MTH, les scorpions, les serpents et autres bestioles font le reste.


“Les responsables locaux mis à l’index”


Rencontré dans le bureau du président de la municipalité de Sidi Aich, en compagnie de deux de ses collaborateurs, Boualem Haddad président du Comité du quartier “Les Oliviers”, ne sait plus à quel sacro-saint se vouer, ni vers quelle autorité se tourner. Avec force détails et preuves à l’appui il n’a pas arrêté de nous relater durant plus de deux heures le quotidien cauchemardesque de plus de 130 foyers.
Il accuse ouvertement les responsables et ex-responsables locaux d’être derrière leurs malheurs. Pour appuyer ses dires il n’a pas hésité à exhiber des documents prouvant leur droit au relogement dans des logements qui devaient être réalisés dans le cadre de la résorption de l’habitat précaire.  Il parle d’un projet de 68 logements destinés aux  habitants du quartier, mais dont seulement 38 ont vu le jour et sont malheureusement toujours, et cela dure depuis des années, au stade de carcasses tout comme il a exhibé des documents notamment l’arrêté n°170/2005 et 171/2005 portant sur le transfert au profit de la Direction du logement et des équipements publics de la wilaya de Béjaïa de deux parcelles de terrain d’une superficie respectivement de 1 000m2 et 500 m2, devant servir à la construction de 30 et 20 logements sociaux-locatifs programmes 2005 et 2006.

Le président du Comité de quartier ne s’arrêtera pas là et va jusqu’à nous montrer des décisions, portant attribution de logements évolutifs, datant du 3 avril 2005 mais qui sont malheureusement restées lettre morte bien que noir sur blanc. A signaler aussi et d’après notre interlocuteur, que la municipalité bénéficiera, si les habitants de ce quartier sont relogés ailleurs, de quelque quatre (04) hectares de terrain dont elle a grandement besoin, quand on sait que le foncier demeure l’un des problèmes majeurs dans notre pays.  Après avoir écrit à toutes les autorités du pays pour  leur demander de bien vouloir se pencher sur leur tragique cas notamment au chef du gouvernement qui leur répondu en date du 2 avril 2007, missive portant le n°Z/2159, où les services du chef du gouvernement les assurent que leurs doléances ont été prises en considération et transmises aux services de la wilaya de Béjaïa, ils invitent le tout nouveau wali de Béjaïa à effectuer une visite sur les lieux, pour voir de visu les conditions lamentables, insalubres, inhumaines et l’injustice aveugle dont sont victimes les habitants de ce quartier.  En attendant, ils scrutent l’horizon dans l’espoir d’une décision courageuse de la part des autorités, pour éradiquer cette poche de mal-vie et de misère. Leurs cris de souffrance et de douleur montent très haut dans les cieux mais parviendront-ils aux oreilles des hommes? Nous l’espérons de tout cœur.

Arezki Toufouti

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