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Village Tasga Commune de Tifra

Sidi Aïch, association Boule de neige

Journée de sensibilisation sur le suicide


Trois consonnes, quatre voyelles est voilà que le terrible mot prend la forme “suicide”  et résonne tel un coup de tonnerre dans les oreilles des communs des mortels. Même en restant toujours “tabou” aux yeux de notre société, il n’empêche qu’il demeure une vraie tragédie et l’un des fléaux qui la menacent au plus profond de ces fondements.


Résultat logique ou dommage collatéral de la vie moderne ou tout simplement une overdose de la mondialisation à outrance qu’on n’arrête pas de nous administrer en grandes quantités ? En tout les cas, le phénomène est là et ces ravages se chiffrent en milliers de vies humaines qui n’ont de tort que de vivre dans l’ère où la vitesse et le profit restent les deux mots-clé, un monde où la morale n’a que de valeur orale et où l’or et la soie font des petits minables des rois. Mais ce n’est pas pour autant que les humbles esprits doivent baisser les bras et renoncer à leur combat même si ce dernier ressemble tristement à celui de David contre Goliath.

C’est dans ce concept et conjoncture que la toute jeune association “Boule de neige”, à sa tête la très dynamique Mme Ghazli Malika en collaboration avec la municipalité de Sidi Aïch et sous les slogans “L’espoir fait vivre” et “La vie n’a pas de prix” a organisé à la fin de la semaine passée une journée de sensibilisation sur le suicide, comprenant notamment dans son sillage une conférence qui a eu lieu à la salle des fêtes “Youcef Abdjaoui”, laquelle a traité deux thèmes, à savoir “Le stress” et “la vie moderne et le matériel (les deux facteurs qui génèrent le suicide)”, animée conjointement par M. Bahloul Slimane, écrivain et romancier, et Mohand Chérif Zirem, jeune psychologue, clinicien et journaliste.

Devant une assistance nombreuse constituée en grande majorité des pères de familles soucieux et inquiets sans doute de la tournure dramatique des choses ces dernières années dans la région de la Kabylie notamment, les deux conférenciers ont tour à tour étalé tout leurs talents et connaissances pour essayer de mieux expliquer ce phénomène et cerner tous ces angles et contours mais aussi apporter des solutions en expliquant notamment que cela repose en premier lieu sur la bonne compréhension des causes directes et indirectes de ce phénomène tels le désespoir et le stress, résultats de la vie moderne où l’individu est poussé à l’extrême de ces limites et où l’avenir reste incertain pour bon nombre de personnes, les jeunes essentiellement.

Les conférenciers ont aussi axé leurs interventions sur le rôle de la famille et de l’école mais aussi d’autres institutions et monde associatif pour venir à bout de cette gangrène qui ronge le tissu de la société algérienne en général et Kabyle en particulier.

Finalement, des chiffres alarmants ont été dévoilés par M. Bahlol Slimane concernant uniquement la wilaya de Béjaïa où l’on a enregistré 91 cas de décès relatif à ce phénomène pour la seule année 2007 ; 42 cas pour la période allant de janvier à avril 2008 et un total de 305 décès pour la période allant de 2005 au premier trimestre 2008. A signaler aussi que la région de Sidi Aïch a connu deux tentatives de suicide la semaine passée dont l’une d’elle a été malheureusement fatale à la jeune femme concernée. Dans tout ce branle-bas de combat entre la vie et la mort, le rôle de l’Etat reste primordial et déterminant et ses responsabilités prouvées puisque seul l’Etat est en mesure de régler certains problèmes et rendre le quotidien de ces sujets supportable pour ne pas dire meilleur.

Rendre le sourire à tous ces damnés de la terre qui n’hésitent pas à ce jeter dans les gueule des requins en tentant le voyage vers l’inconnu ou bien se balancer au bout d’une corde sous l’olivier du coin en leurs garantissant notamment un emploi, un toit, des salaires décents et des prix à même de permettre aux parents de nourrir et élever leurs progénitures dans la dignité et aux jeunes de pouvoir envisager leur avenir dans la sérénité sur la terre de leur ancêtres.

Tout cela bien sûr en consacrant seulement quelques miettes des sommes colossales engrangées des recettes du pétrole dont les prix caracolent depuis belle lurette au sommet du hit parade des marchés mondiaux et qui leurs reviennent de plein droit puisque mélangées au sang sacré de leur parents. Les biologistes et autres spécialistes en ADN peuvent vous le confirmer.

 

Arezki Toufouti

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